David Hockney (Bradford, 1937 – )
Né en 1937 à Bradford, dans le nord de l’Angleterre, David Hockney grandit dans un environnement modeste, au cœur d’un paysage industriel. Très tôt, il manifeste une passion pour le dessin et intègre, à la fin des années 1950, le prestigieux Royal College of Art de Londres. C’est là qu’il s’impose comme une figure montante de la scène artistique britannique, en pleine effervescence. Refusant l’abstraction alors dominante, Hockney choisit délibérément la figuration, la couleur, la narration.
Dans les années 1960, il s’installe à Los Angeles. Séduit par la lumière et l’esthétique californienne, il y peint ses premières piscines, des compositions modernes, limpides, où se mêlent intimité et architecture. À travers ces œuvres emblématiques, il explore les rapports entre l’espace, la lumière et la perception. Parallèlement, il développe un art du portrait marqué par la précision des regards et la mise en scène de ses modèles, souvent proches, amis ou membres de sa famille.
Depuis les années 2000, les portraits occupent une place centrale dans sa pratique. Réalisés en Californie, dans le Yorkshire, en Normandie ou à Londres, ils traduisent un attachement profond à son entourage. L’artiste y mêle des techniques variées : huile, acrylique, papier, mais aussi outils numériques. Dès 2008, il s’approprie l’ordinateur, puis l’iPhone et l’iPad, qui deviennent pour lui des supports d’expérimentation. Il y compose des autoportraits pleins d’autodérision, et même des natures mortes florales qu’il encadre comme de véritables tableaux anciens.
Les moyens informatiques lui permettent d’inventer de nouvelles manières de capter le modèle. Dans certaines œuvres, il utilise la camera lucida, un dispositif optique ancien, pour esquisser ses sujets, rendant ainsi hommage aux maîtres classiques tout en renouvelant leur geste. Ses personnages se détachent souvent sur un fond bleu, dans la lignée de ses toiles californiennes, ou sur un fond blanc épuré, parfois souligné d’un fin liseré. Ces portraits dialoguent intimement avec des compositions florales, qu’il nomme parfois « portraits de fleurs », comme s’il transférait sur les végétaux la tendresse et l’observation réservées à ses proches.
De la Normandie à Hollywood, de l’acrylique à la tablette, son œuvre est traversée par une constante : la recherche d’un rapport direct, presque amoureux, au réel. Qu’il peigne un chemin forestier ou un autoportrait numérique, David Hockney cherche à capturer l’instant avec sincérité, sans jamais renoncer à l’émotion.
Réfléchissant sans cesse à la manière dont l’art représente le monde, il interroge la perspective, les maîtres anciens, les illusions d’optique. Il dialogue librement avec Fra Angelico, Van Gogh, Dürer ou Munch, tout en renouvelant la manière contemporaine de « voir ».
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1937 : Naissance à Bradford, dans le Yorkshire.
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1959 : Intègre le Royal College of Art à Londres.
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1964 : S’installe à Los Angeles.
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1973-1978 : S’installe à Paris.
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1980-1981 : Décors d’opéra pour le Metropolitan Opera de New York
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1998 : Réalise A Bigger Grand Canyon.
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2000-2001 : Crée le Great Wall, publie Secret Knowledge sur les techniques optiques des peintres anciens.
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2004-2013 : S’installe dans le Yorkshire ; expérimente fusain, peinture et iPad.
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2013 : S’installe à Hollywood, débute la série des portraits sur fond bleu.
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2018 : Vitraux pour la Queen’s Window à Westminster, conçus sur iPad.
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2019-2023 : Vit en Normandie ; réalise 220 œuvres sur iPad durant le confinement.
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2023-2025 : Prépare l’exposition à la Fondation ; crée plusieurs œuvres majeures dont After Munch et After Blake.